Le futur de l’Amont Fruitier sera déterminé par l’innovation. Quelles sont les pistes de travail ?
Les deux défis majeurs sont d’améliorer la qualité et l’accessibilité. Pour les relever, nous agissons sur plusieurs tableaux.
Tout d’abord, en travaillant les variétés. Elles représentent un royaume de choix infini, entre celles qui ont été injustement oubliées, celles qui sont actuellement cultivées et celles, nouvelles, que nous testons chaque année.
Ensuite, nous innovons aussi sur les façons de récolter. Même avec la meilleure variété du monde, une cueillette au mauvais moment, trop tard ou trop tôt, ou bien une première transformation trop brutale seront préjudiciables : le fruit s’exprimera mal.
Nous évoluons aussi sur les façons de cultiver. Nous jouons avec l’exposition au soleil, la vie du sol, la réponse aux changements climatiques… en examinant comment cela se répercute sur les vitamines, les acides aminés ou les minéraux des fruits. Notre verger expérimental dans le Lot est précieux à cet égard, car nous pouvons y mener à bien des essais ambitieux.
Enfin, nous soutenons beaucoup nos agriculteurs dans leurs recherches en agro-écologie. Sur toutes nos filières principales, nous disposons de cellules d’essai et d’un réseau d’expérimentation qui nous permettent d’avancer.
Quelle est la part de science et quelle est la part d’intuition ?
Nous aimons dire que c’est un mélange ! Pour tous les collaborateurs d’Andros, le fruit est un produit vivant. Après la première transformation, le parcours du fruit est très normé, des paramètres peuvent être isolés aisément. Lors de la phase amont en revanche, dans l’agriculture du fruit, il y a des paramètres innombrables et nous risquerions de nous perdre en voulant à tout prix appliquer un raisonnement rationnel et scientifique. Il faut de la science, et la rigueur scientifique est indispensable, mais nos équipes expérimentées fonctionnent aussi beaucoup au flair. D’où l’importance d’être entouré de gens de confiance qui peuvent par exemple décrocher le téléphone en disant “tiens, j’ai goûté quelque chose que vous devriez essayer”. C’est donc un mélange de science et d’intuition qui est propre à Andros – et qui pour l’instant fait ses preuves.
Quel horizon pour la stratégie Amont Fruitier ?
La stratégie Amont Fruitier s’inscrit nécessairement dans le long terme. Nos horizons sont dictés par la mise à fruit : il faut attendre 5 ans après avoir planté une graine pour obtenir un fruit, 7 pour les agrumes. Il nous faut donc de la patience pour construire un patrimoine fruitier qui sera pérenne. Sa force vient du réseau humain que nous construisons, de notre connaissances des variétés et des façons de faire. Nous voulons relier l’Amont Fruitier encore davantage au reste de la filière, pour transmettre les enjeux qui nous animent. Faire venir des gens, les faire goûter, partager notre passion.
